La tenue

La tenue d’un iaïdoka se compose d’une veste de kimono -iaïdo gi-  d’une sous chemise blanche – juban –  , d’une large ceinture – obi- qui participe au maintien du fourreau – saya, et d’un hakama. La couleur est unie. Elle peut être noire ou blanche. Les hakamas rayés sont réservés aux arbitres ou senseï haut-gradés.

Les tabis et zori sont conseillés, spécialement lors de rassemblements ou stages. Outre l’hygiène corporelle, la tenue doit être propre, en parfait état et correctement ajustée.

Le hakama spécial iaïdo est agrémenté d’une languette dans le dos qui maintient ce dernier correctement durant la pratique.

Le Hakama est le large pantalon que portait ordinairement le samurai. Il n’était pas conçu, comme on le prétend parfois, pour dissimuler les pieds ou donner l’illusion de flotter. En fait, le Hakama était remonté dans la ceinture quand un affrontement devenait imminent, tout comme les manches du kimono étaient retenues par une longue bande de tissu, le Tasuki. Le Hakama fut l’habit traditionnel des classes nobles durant toute l’histoire du Japon. C’est durant la période Edo qu’il prit la forme définitive en usage aujourd’hui. Le Hakama est normalement porté dans la pratique des Arts Martiaux faisant partie de la tradition classique. Il est donc le symbole de leur noble hérédité. Le Hakama nous incite à refléter la vraie nature du Bushido. Le port du Hakama symbolise les traditions qui se sont perpétuées de génération en génération.

Le Maître et les Yudansha sont les ambassadeurs du Budo, ils sont responsables par leur comportement de la réputation de leur Ryu (école). Le port de la ceinture noire et du Hakama sont les symboles visibles de leur avancée sur le chemin escarpé qui mène à la Voie. En Budo, le grade représente l’ensemble (Ichi) d’une triple valeur, Shin (valeur morale), Gi (valeur technique) et Tai (valeur physique) indissociables. Les pratiquants d’Arts Martiaux se doivent de « polir les sept vertus du Budo, reflets de la vraie nature du Bushido, que les sept plis du Hakama symbolisent ». Ces sept vertus sont, sans aucune hiérarchie entre elles :

Jin (仁 bienveillance, générosité) :

la bonté ou la bienveillance suppose une attitude pleine d’attention pour autrui, sans considération d’origine, d’âge, de sexe, d’opinion ou de handicap. Le respect permanent des autres avec le souci de les honorer sans jamais leur causer de troubles ou de peines inutiles conduit naturellement à une concorde sociale mutuelle. Nous retrouvons ici le Bushi No Nasake, la sympathie ou la clémence du guerrier nippon, qui pouvait certes trancher de son sabre tout problème lui étant soumis, mais qui possédait également la possibilité de pacifier les esprits sans ôter la vie.

Gi (義 honneur, justice) :

le sens de l’honneur passe par le respect de soi-même, d’autrui, et des règles morales que l’on considère comme justes. C’est être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l’idéal que l’on s’est choisi.

Rei (礼 courtoisie, étiquette) :

la politesse n’est que l’expression de l’intérêt sincère et authentique porté à autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d’attitudes pleins de respect et de sollicitude. Le Cérémonial et l’Étiquette font partie de l’extériorisation de la politesse.

Chi (知 sagesse, intelligence) :

les Anciens disaient avec justesse qu’un sage pouvait toujours apprendre, même d’un fou, alors que le fou ne pourrait jamais apprendre, même d’un sage. La sagesse est ici synonyme d’aptitude à discerner en tous lieux et en toutes choses, le positif et le négatif, à n’accorder aux choses et aux événements que l’importance qu’ils ont, sans se laisser aveugler ni se départir de la sérénité si durement acquise sur le tatami.

Shin (誠意 sincérité) :

la sincérité est impérative dans l’engagement martial : sans elle, la pratique n’est que simulation et mensonge, tant pour soi-même que pour autrui ; l’engagement se doit d’être total, permanent, sans équivoque. La sincérité se constate facilement et l’illusion ne peut perdurer longtemps devant les exigences et le réalisme de la Voie.

Chu ( 忠 loyauté) :

Il peut paraître désuet de parler de Loyauté et de Fidélité dans notre société contemporaine alors même que ces valeurs sont le ciment indéfectible de nos disciplines martiales. L’Aïkibudoka s’engage, comme le Samouraï envers son Daimyo, à une fidélité totale et à un respect loyal des règles internes à son École et ce sur sa vie même. Ces valeurs sont le reflet de la rectitude du corps et de l’esprit du pratiquant.

Koh (誠 Piété) :

la piété s’entend ici dans le sens de respect profond et authentique des bases de nos pratiques martiales, bases techniques, spirituelles, historiques, philosophiques...

Plier son hakama